Suite à la publication de mon test complet de la liseuse Kindle Scribe d’Amazon, sur Comment Ça Marche après plusieurs mois d’utilisation, je complète ici par quelques réflexions sur l’iPad et les raisons qui m’ont poussé à abandonner depuis longtemps la tablette d’Apple, bien avant que n’arrive la grande liseuse d’Amazon.

Soyons honnête, cela faisait en réalité plusieurs années que je n’utilisais plus d’iPad. Malgré tout ce qu’a pu dire Steve Jobs lors de son introduction en 2010 (voir sur Youtube), je n’ai jamais vraiment trouvé que l’iPad était meilleur, pour mon usage bien entendu, que mon iPhone ou mon Mac pour quelque tâche que ce soit. Comme le montre l’image ci-dessus, tout le discours du patron d’Apple à l’époque consistait à dire que la création d’une nouvelle catégorie d’appareil ne pouvait se justifier qu’à la condition que la tablette puisse être meilleure qu’un smartphone ou qu’un ordi pour le type de tâches citées, en substance : la navigation Internet, le courriel, regarder ses photos et des vidéos, écouter de la musique, jouer et lire des livres électroniques. Le principe étant que le plus grand écran de la tablette –avec une diagonale de 9,7 pouces à l’époque, contre les 3,5 pouces de l’iPhone– la rendait plus confortable que l’iPhone tout en étant moins lourde qu’un MacBook et plus simple à utiliser que ce dernier grâce à son écran tactile.

J’ai acheté le premier iPad dès sa sortie. J’étais aux États-Unis à ce moment-là, dans une petite ville du Colorado et il a fallu que je réserve un des rares modèles disponibles pour être sûr qu’il ne m’échappe pas. Première impression ? Géniale, forcément ! Première appli installée ? Scrabble (qui à l’époque était agréable à utiliser, pas comme l’horrible chose produite aujourd’hui par Scopely, beurk). Quel plaisir renouvelé, après la découverte de l’iPhone trois ans plus tôt, de manier l’interface grand format du bout du doigt.

La rapide déception de l'iPad

Mais rapidement, j’ai déchanté. Comem beaucoup d’utilisateur d’iPad, j’ai essayé de remplacer mon ordi par la tablette d’Apple, sans jamais être convaincu. Il me fallait faire trop de contorsions pour arriver aux mêmes résultats alors que c’était si facile sur un MacBook. J’ai trouvé que le clavier tactile de l’iPad prenait trop de place à l’écran sans être vraiment pratique. Ajouter un clavier externe ? Oui, mais finalement autant prendre un ordinateur portable. iPad OS ? Trop limité.

Et pour les tâches citées en exemple par Steve Jobs ? Prenons-les une par une :

  • Navigation Internet : Malgré son mode «Desktop», Safari sur iPad n’est pas aussi efficace qu’un navigateur d’ordi. Et pour une rapide recherche, l’iPhone va très bien.
  • Courriel : Pour rédiger quelques messages courts, pourquoi pas. Mais dès qu’il faut faire des copier-coller en référence à d’autres courriels ou à des notes ou des fichiers, là encore c’est moins efficace qu’un ordi. Et, vous me voyez venir forcément, pour un message rapide, l’iPhone etc…
  • Regarder les photos : Oui l’écran est plus grand, mais autant les regarder sur l’ordi ou mieux sur l’écran de la télé.
  • Les vidéos : Pareil.

Ai-je besoin de continuer? Cette rengaine (ordinateur pour tout faire et smartphone pour les actions rapides) s’est avérée vraie pour moi (pour mes usages, répétons-le, je ne fais pas de jugement concernant tous ceux qui adorent leur iPad), pour toutes les catégories… sauf une… la lecture.

Cela fait des années que je ne lis plus de livres en papier. Je préfère sincèrement lire sur un écran (tiens il faudra un jour que j’écrive un article sur le sujet pour être sûr de me faire traiter de plein de choses par les amoureux du papier 😉). J’ai donc pendant longtemps lu sur l’iPad, via l’application Kindle. Mais ce n’était pas parfait non plus, notamment pour la lecture en extérieur : l’écran présente trop de reflets (en intérieur aussi d’ailleurs) et n’est souvent pas assez lumineux pour offrir une lecture confortable. Sans compter que lorsque l’on pousse la luminosité à fond, l’autonomie fond et l’iPad chauffe.

Vive l'encre électronique

Et c’est là qu’entrent en scène les écrans à encre électronique (e-ink) dont sont notamment équipées les liseuses comme les Kindle. Sans rentrer dans les détails, un appareil à encre électronique offre une autonomie durant de plusieurs jours à plusieurs semaines (à comparer aux plusieurs heures d’un iPad) et permet une lecture ultra-confortable en extérieur. La raison ? Il s’agit d’écrans réflectifs, c’est-à-dire que plus il y a de lumière, plus ils sont lisibles. comme le papier, donc. Et le contraire d’un écran LCD ou OLED de tablette. Et la plupart des liseuses sont équipées d’un rétro-éclairage en cas de besoin, qui s’avère en plus moins agressif que celui des LCD/OLED.

Plusieurs liseuses Kindle ont remplacé l’iPad et le dernier que j’ai possédé, un iPad Air 2 a fini sa vie sous la poussière, la batterie vide, parce que je ne l’utilisais jamais.

J’ai eu une hésitation au moment de la sortie de l’Apple Pencil. L’idée de pouvoir prendre des notes sur la tablette était attirante. Mais il y avait plusieurs écueils. Le prix d’abord : je n’étais pas prêt à racheter un iPad (plusieurs centaines d’euros) plus un stylet (cent euros de plus) juste pour tester la chose. La sensation d’écriture ensuite : dès que j’ai eu l’occasion de tester le Pencil sur un iPad, la sensation du plastique sur l’écran de verre m’a rebuté. Décidément, l’iPad ce n’est pas pour moi.

Mais comme l’idée de la prise de notes sans papier me titillait, j’ai commencé à regarder du côté des tablettes comme la Remarkable ou la Boox Tab. Intéressanttes mais il leur manquait une chose essentielle : l’accès à ma bibliothèque Kindle. Oui, oui, je sais, pour certains je suis un agent au service du grand méchant Amazon qui m’enferme dans son monde propriétaire. Ceux qui sont arrivés jusque-là et que ça dérange peuvent s’arrêter là, je ne leur en voudrai pas. Pour les autres, il s’agissait d’un aspect important pour moi, c’est tout.

Le presque-parfait bloc-note manuscrit

Voilà pourquoi la sortie de la Kindle Scribe, liseuse grand format d’Amazon m’a tout de suite intéressée car, sur le papier (ha, ha, oui bon…), elle réunissait tout ce que je voulais : un écran e-ink, un plus grand écran que les modèles précédents de liseuse (hé oui, ma vision n’est plus aussi bonne qu’avant…) et un stylet pour prendre des notes. Pour dire vite, je l’ai essayé et je l’ai adopté immédiatement. La sensation d’écriture est excellente et les fonctions répondent à mes besoins de tablette.

Est-ce que tout est parfait ? Non, bien sûr, rien ne l’est jamais. Il me manque par exemple une synchronisation avec mon environnement Apple et c’est notamment ce qui semblait manquer le plus Mat - Profduweb, comme il l’explique dans sa vidéo de test du Scribe. Mais, finalement je me sers du Kindle Scribe comme d’un bloc-notes «papier» indépendant quand j’ai besoin et j’ajoute de notes manuscrites à certains livres ou PDF que je lis dessus et ça me va bien. Et je lis plein de livres, évidemment 😉.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur mon test complet de la liseuse Kindle Scribe d’Amazon, publié sur Comment Ça Marche après plusieurs mois d’utilisation.